Chapitre 6 - Megan et Kyle

Chapitre 6 - Megan et Kyle
Pendant les jours qui suivirent, les travaux de réfection de la Maison paroissiale continuèrent sous la direction de Johan. Les arbres derrière le bâtiment avait été abattus, dégageant les fenêtres cintrées au dessus de l'escalier. MacSaor, le charpentier, y avait posé les menuiseries. Un flot de lumière éclairait et assainissait maintenant la grande salle. Mais Johan se demanda si cela avait été vraiment une bonne idée que d'abattre tous les arbres, en constatant que la lumière trop crue des fenêtres orientées plein sud, dénaturait l'ambiance monastique médiévale de la pièce. Il cherchait pourtant à préserver au maximum cette ambiance. Il avait choisi des moulures en bois pour camoufler la circulation des fils électriques au milieu des lambris des murs et des poutres qui soutenaient la galerie.
Afin de mettre l'installation électrique aux normes de sécurité, à l'exemple de son père lors des travaux de réparation de la ferme familiale en France, il avait établi une longue liste de matériel, de câbles de différentes grosseurs et couleurs, de disjoncteurs, de fusibles, de prises et d'interrupteurs qu'il fallait encore acheter. En calculant le total, il fut inquiet quant à l'importance de la somme, par rapport au budget dont il disposait.
— Tu es sur qu'il te faut tout cela ? lui demanda Michael, qui jetait un coup d’œil par dessus l'épaule de son cousin.
— Si on veut respecter les normes imposées pour les établissements qui reçoivent du public, c'est le minimum. De toute façon, quitte à le faire, autant le faire correctement, lui répondit Johan.
— Tu es peut-être un peu perfectionniste, non ?
— « Tout ce qui mérite d'être fait, mérite d'être bien fait », cita-t-il en français, en se remémorant la bannière pendue au dessus du tableau noir lorsqu'il était en classes primaires. Je ne sais pas si c'est dans la bible, mais cela au moins me semble très juste, ajouta-t-il.
— Il te manque combien ? demanda Lisbeth.
— £327 exactement, répondit son frère, précis à son habitude.
— C'est énorme, s'exclama sa petite sœur.
— Penses tu qu'il soit dans les plans de Dieu que nous fassions ce travail ? demanda Michael.
— Comment veux-tu que je le sache ?
— Moi je pense que oui. Alors je vais prier pour ça.
— Tu vas prier pour que Dieu te donnes £327 comme ça ? Tu devrais en demander mille fois plus.
— A quoi bon ? Nous n'avons besoin que de £327.
Il inclina la tête et pria silencieusement. Puis à son habitude, il ouvrit son petit carnet vert et y nota l'objet et la date de sa requête. En lisant par dessus son épaule, Johan vit que deux sujets de prière le concernaient directement : sa réconciliation avec sa cousine Sharon et son amie Kathleen, et sa propre conversion. Johan éclata d'un rire amer.
— Nous ne sommes pas prêts de les avoir, les 327 livres sterling.
— Ce n'est pas si sûr, dit Grand-Père qui venait d'assister à la fin de la scène et qui avait une grande admiration pour la foi de son petit-fils Michael.
Le dimanche suivant, à la fin de la messe, le Père Kenneth invita Michael à expliquer sa requête aux fidèles.
— S'il espère tirer un penny de la poche de ces écossais... pensa Johan.
Un sac avait été placé à la porte de l'église. Malgré le scepticisme de Johan, de nombreuses personnes y avaient déposé quelque chose. Quand tout le monde fut sorti, le Père Kenneth confia le sac à Johan, sans même regarder ce qu'il y avait dedans.
— Tiens mon garçon, dit il à Johan. Tu devrais y trouver ce dont tu as besoin.
La confiance aveugle du prêtre surprit Johan, qui prit le sac en le remerciant. Puis tous rentrèrent au manoir. Depuis, le début des travaux, Kyle et Megan ne quittaient plus Johan. Aussi furent-ils aussi invités au manoir, pour le repas.
Tout le monde observait le repos dominical au village. La journée était chaude et belle. Après la vaisselle, comme à son habitude, Johan se rendit sous le cèdre suivi de ses amis. Johan avait rependu les hamacs dans les branches. Il avait pris sa trousse à ouvrage et après avoir grimpé dans son hamac il se mit à faire de la dentelle sous l’œil moqueur de Lisbeth et de Michael. Megan, qui était grimpée à côté de lui, le regardait faire, fascinée. Elle se saisit d'une navette et se mit à l'imiter.
Johan avait tenté plusieurs fois d'enseigner la frivolité à sa petite sœur ainsi qu'à d'autres personnes. Elles avaient eu beaucoup de mal à saisir le petit geste nécessaire pour inverser le nœud au moment de serrer. Mais la petite fille y réussit du premier coup. Alors il prit la peine de lui montrer comment compter les nœuds et les picots pour qu'elle puisse fabriquer le modèle simple qu'il venait de lui dessiner. Du coup, Lisbeth, Winifred qui venait d'arriver et même les garçons Kyle et Michael s'y mirent en riant, ce qui occupa la partie chaude de l'après-midi à l'ombre de l'arbre.
Dans la soirée, ils décidèrent de compter la recette qui avait été collectée le matin à l'église, à la requête de Michael. Car le lendemain ce dernier devait accompagner Grand-Père à Perth pour y acheter le matériel électrique qu'il fallait à Johan pour terminer les travaux.
— Il n'y a que £152, dit Johan. A croire que Dieu ne sait pas compter, ajouta-t-il narquois.
— S'il faut décider ce qui est indispensable dans ce qu'on pourra payer, peut-être faudrait-il que ce soit toi qui ailles avec Grand-Père demain, dit Michael, déçu.
— OK ! J'accompagnerai Grand-Père.
Le lendemain, Grand-Père et Johan sortirent la voiture de la remise, pour aller à Perth. Pendant le trajet ils discutèrent à propos du financement du matériel.
— D'après la nomenclature il me fallait £1200 pour acheter le matériel, 1177 pour être exact, dit Johan.
— Sharon avait déjà collecté de l'argent pour la Maison. Il me semble qu'elle avait mis de côté £850 pour ça, l'informa Grand-Père.
— Oui, mais elle n'avait pas prévu l'armoire électrique qui doit centraliser tous les coupe-circuits.
— Avec les £152 collectés par Michael, ça te fait un peu plus de £1000, tout de même. C'est déjà une très grosse somme.
— Grand-Père, tu y crois vraiment au truc de Michael sur la prière ? Il ne pouvait pas croire sérieusement que nous trouverions exactement £387 dans le sac ?
— Le fait d'en avoir récolté une partie est déjà une réponse à sa prière. Comment aurais-tu réagi s'il y avait eu la somme exacte ?
— Honnêtement, j'aurai cru à une tentative de manipulation de l'un d'entre vous. Mais Dieu aurait pu prévoir l'écart dans l'autre sens.
— Mais peut-être a-t-Il un autre plan à ce sujet.
Grand-Père rentra la voiture dans la cour du fournisseur de matériel électrique. Ils descendirent et Johan tendit sa liste au vendeur qui venait les accueillir. Le vendeur se mit à charger l’arrière de la voiture avec le matériel désiré. Puis il établit la facture.
— Je vous ai fait une remise sur le câble à cause du volume de la commande, dit-il. Des clients comme vous, j'aimerai en avoir plus souvent. Ça vous fait £1002. Vous payez en cash ou par chèque.
— En cash, répondit Johan abasourdit en tendant l'argent.
Le retour fut silencieux. Johan ruminait ses pensées. Grand-Père se gardait bien d'intervenir. De retour au village, il se rangea sur la petite place devant l'église. Michael et ses garçons arrivaient pour aider à décharger la voiture.
— Tu as eu tout ce que tu voulais ? demanda-t-il à son cousin.
— Oui ! répondit Johan.
— On t'a fait crédit ?
— Non !
En guise d'explication, il tendit la facture à son cousin. Michael échangea un rapide coup d’œil avec Grand-Père et comprit que ce n'était pas le moment de faire du triomphalisme. Il s'empara d'une caisse de matériel, imité aussitôt par les garçons qui l'accompagnaient. Mais Johan le vit de loin, sortir son petit carnet vert pour le mettre à jour, après avoir déposé son chargement dans la Maison.
L'anecdote circula parmi les jeunes qui, à cette nouvelle, louaient le Seigneur en travaillant à la Maison. Lorsque Lisbeth, l'entendit, elle crut tout d'abord à une blague de son frère, qu'elle savait capable de monter une telle supercherie, ne serait-ce que pour taquiner son trop confiant cousin. Mais le voyant manifestement ébranlé lui aussi, elle se précipita au manoir dans le bureau de Grand-Père qui lui raconta la matinée.
— Tu peux me montrer la facture ?
— Tu es comme Saint-Thomas. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu (Jean 20:29) », cita Grand-Père en lui tendant le document.
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Les travaux de la Maison avançaient bien. Le père de Kyle avait achevé la restauration du lustre qui avait retrouvé sa place au croisement des deux grosses poutres qui supportaient la charpente. En voyant les appliques murales modernes et bon marché qui déparaient le style de la pièce, il proposa d'en forger de nouvelles dans le même style que le luminaire.
Malgré tout, deux choses chagrinaient Johan : la double fenêtre de l'escalier dont la lumière, trop crue, gâtait l'ambiance qu'il souhaitait pour la grande salle et la balustrade de la galerie dont les réparations successives, avec des matériaux non adaptés, avaient considérablement altéré l'harmonie de l'ensemble. Il aurait souhaité la faire refaire entièrement mais ce n'avait pas été prévu dans le budget. Et de toute façon, le charpentier n'avait pas de temps pour ce travail avant la fin des vacances.
Kyle venait d'arriver.
— Où est Megan ? demanda-t-il
— Elle est chez elle, je suppose, répondit Johan.
Il regarda le jeune garçon déçu. Pourquoi donc se préoccupait-il de Megan ? se demanda-t-il. Quel lien pouvait-il exister entre Kyle et la petite fille handicapée ? C'est alors qu'il eut une inspiration.
— Dis-moi Kyle, sais-tu qui a réparé la balustrade de la galerie ?
— C'est moi.
— Mais où as-tu trouvé le bois ?
— C'est Megan qui me l'a donné.
— Tu aimes donc travailler le bois ?
— Oui.
— J'aimerai refaire toute la balustrade de la galerie.
— Tu n'aimes pas ce que j'ai fait ?
— Et bien, franchement, je ne trouve pas ça très joli.
Le garçon fut peiné, par le propos de Johan. Il avait pensé se rendre utile. Et de nouveau, il avait tout fait de travers.
— Kyle, pourrais-tu me refaire les balustres avec la même essence et la même facture que ceux-ci ? demanda Johan en montrant une partie de la balustrade qui était encore en bon état.
— ...
— Pourrais-tu les refaire avec le même bois et la même forme que ceux-ci ? Repris Johan en voyant que le jeune garçon n'avait pas compris les mots qu'il avait employés.
— Je ne sais pas. Peut-être, si tu me montres, répondit-il.
— Viens ! Allons voir le papa de Megan. Il a la machine qu'il faut pour cela.
Johan, démonta une partie de la balustrade avec l'aide de Kyle. Il prit l'un des barreaux et se rendit, suivi du garçon, chez le charpentier.
— Bonjour, Monsieur MacSaor.
— Bonjour garçons. Que puis-je pour vous servir ?
— Pourrait-on utiliser votre tour à bois, pour usiner les balustres de la galerie, s'il-vous-plait ?
— Pas de problème. Je vais vous conduire. Le bois est là et montrant les fagots de chêne qu'il avait préparé dans cette intention.
Ils se rendirent devant la machine. Le charpentier leur en montra la manœuvre et aida Johan à monter le barreau qui allait servir de gabarit sur le tour. Lorsqu'il vit que c'était Kyle qui allait opérer, il fut un moment inquiet. Mais voyant que le garçon en avait compris le principe, il vint à côté de lui pour le guider et le conseiller. Megan était arrivée et regardait Kyle travailler, avec toute son attention.
La fabrication du premier balustre fut longue et laborieuse, mais Kyle y mit tout son cœur sous le regard attentif de Megan. Il n'était pas rigoureusement de la même forme que ce que souhaitait Johan. Pourtant sa facture était admirable et sa forme harmonieuse. Et Johan pensa, lorsque Kyle le lui montra, que peut-être le charpentier du village avait enfin trouvé l'apprenti qu'il cherchait.
— Kyle tu es génial. Il va falloir en faire 86 pour terminer de réparer la balustrade de la galerie et de l'escalier, lui-dit Johan.
— OK ! Je vais m'y mettre. Tu peux compter sur moi, lui répondit fièrement le gamin.
En rentrant au manoir, Johan rencontra Grand-Père qui revenait de sa promenade vespérale.
— Te voilà bien satisfait, lui dit ce dernier.
— Oui. Je crois que le futur menuisier de Galdwinie s'appelle Kyle MacGobha lui répondit-il en lui montrant l'œuvre du jeune garçon.
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De jour en jour, Kyle progressait en menuiserie. Un soir, alors que le gamin rapportait à la Maison les balustres qu'il avait fabriqués dans la journée, suivi de Megan, celle-ci tira Johan par le bras.
— Tu veux me montrer quelque chose, Megan ? demanda-t-il.
— Je voudrais faire ça, dit Megan en lui tendant une feuille de papier gris.
— C'est toi qui as dessiné ça ? lui demanda Johan étonné par le talent de la gamine.
— Oui, fit-elle en hochant la tête.
— Qui t'a appris à dessiner comme cela ?

C'était un croquis au fusain. Elle s'était dessinée de trois-quarts, presque de profil. Elle avait dû le faire en se regardant dans un miroir. Mais il était étonnant, presque miraculeux, qu'elle ait pu exprimer tous ces détails de son profil alors qu'elle se voyait de face. Elle avait su utiliser la craie blanche pour donner des effets de lumière. Elle lui désignait le bijou qui ornait son oreille sur le portrait. Celui-ci avait été dessiné à la sanguine avec un luxe de précision qui permettait de reconnaître la frivolité dans sa facture. On pouvait presque compter les nœuds sur le dessin. Johan devina qu'elle souhaitait qu'il lui fasse le détail technique de la boucle.
— C'est un dessin merveilleux, lui dit-il. C'est tellement beau que je voudrais l'encadrer. Tu veux bien me l'offrir ?
— Oui, fit-elle.
— Mais il faut que tu me le signes.
— Megan, aime, prononça la petite fille.
Megan, apposa son initiale sur le bas du dessin. Probablement, la petite fille, qui ne connaissait pas le français, avait dit en réalité « Megan, M ». Mais Johan, dans son émotion, l'avait entendue dans sa langue maternelle. Et qui sait ce qui se passait dans la tête de la petite fille ? La forme en cœur du M permettait d'en supposer la vraisemblance.
— Megan n'est pas débile, dit Kyle qui était resté là, à leur côté.
— Bien sûr que non.
— Je ne suis pas taré non plus.
Les larmes montèrent aux yeux de Johan. C'est comme cela que le premier jour, il avait qualifié les deux enfants, vexé, alors qu'eux seuls étaient restés quand tous les autres s'étaient détournés de lui. Et pourtant, dans leur faiblesse, ces deux êtres fragiles étaient capables de fabriquer des choses merveilleuses. Quand il avait dit cela, il s'était alors adressé à sa sœur en français, mais les deux enfants avait du, par on ne sait quel vecteur, comprendre le sens de ses paroles. Il fut désolé à l'idée qu'il avait pu les blesser. Il pensa qu'ils devaient lui en vouloir. Mais les deux petits, le voyant pleurer, vinrent lui prendre chacun une main. Il les serra dans ses bras.
Lorsqu'il entendit arriver sa petite sœur Lise, il eut honte de son émotion. Il craignit un sarcasme de sa part. Mais celle-ci touchée, par le geste de son frère, vint l'embrasser sans rien dire. Il se souvint qu'elle aussi avait choisi de rester avec lui et il lui rendit son baiser.
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Dans la nuit qui suivit, Johan eut une nouvelle inspiration. Le lendemain, prenant la gamine par la main, il l’entraîna devant l'escalier. Il l'installa sur une petite table face à la fenêtre.
— Megan, tu veux me faire plaisir ?
— Oui, fit-elle de la tête.
— Je voudrais que tu me dessines cette fenêtre, lui dit-il.
— Comment ? Exprima-t-elle d'un regard étonné.
— Fais comme tu le sens. Laisse-toi conduire.
La petite se mit à dessiner. Quelques jours après, elle lui remit son dessin achevé. Johan fut époustouflé en examinant la feuille de papier que lui avait donnée Megan. Il y figurait les deux fenêtres en perspective au-dessus de l'escalier. La précision et la finesse du tracé pouvaient presque laisser penser qu'il s'agissait d'une photographie. Par rapport à la réalité, deux balustrades arrondies avaient été ajoutées pour agrémenter la première volée de marches. Dans les fenêtres, figurait un motif abstrait qui se prolongeait d'une croisée à l'autre. Cela évoquait un sous-bois lumineux, chatoyant et paisible.
— Michael ! Appela Johan.
— Oui ! cria Michael, répondant à l'appel de son cousin.
— Lorsque l'on a fait l'électricité dans les locaux, là-haut, tu ne m'avais pas parlé que vous faisiez du vitrail dans vos ateliers ?
— Si ! lui répondit son cousin. C'est Moïra qui gère ce club.
— J'ai trouvé comment décorer la fenêtre de l'escalier, dit-il en lui tendant la feuille de papier;
— C'est Megan qui a dessiné ça ?
— Oui. Cette gamine est vraiment une grande artiste. Tu as remarqué comment elle a réussi à rendre le rayonnement de la lumière projetée sur l'escalier. Où est Moïra ?
— Elle est là-haut, avec son équipe, en train d'astiquer les lambris à la cire d'abeille.
Kyle qui venait d'arriver avec un nouveau chargement, admira l'œuvre de sa petite amie.
— Il va falloir que je fasse seize balustres de plus, remarqua-t-il, pragmatiquement, après avoir compté les barreaux de la nouvelle balustrade qui figurait sur le dessin.
— Si tu veux faire la balustrade, il faudra aussi fabriquer les deux piliers et les rampes. Tu crois pouvoir y arriver ?
— Je demanderai au papa de Megan de me montrer, répondit-il confiant.
— Tu as besoin de moi ? demanda Moïra, arrivant à la demande de Michael.
— Vous êtes combien dans ton club de vitrail ?
— Nous sommes trois. Et ce n'est pas du vitrail que nous faisons mais du Tiffany.
— Penses-tu pouvoir réaliser ceci pour les fenêtres de l'escalier ? demanda Johan, qui ne faisait pas la différence, en lui montrant le dessin de Megan.
— Il y a beaucoup d'angles aigus, fit Moïra, tout de suite très technique. Et certaines pièces devront être peintes. Il faudra un grand peintre, d'ailleurs, pour pouvoir rendre ces demi-teintes en dégradé.
— Je te suggère d'employer Megan, dit doucement Johan.
— Tu te moques de moi, je suppose.
— Non. C'est elle qui a fait cette gravure.
— Megan MacSaor ? Notre Megan ?
— Oui. Elle est même très douée cette gamine.
— On n'aura pas le temps de faire tout cela avant la fête du village.
— Peut-être peux-tu initier d'autres personnes ? Lorsque j'ai vu cette salle, la première fois, j'étais découragé. Et pourtant, depuis le début de l'été, tous, vous y avez fait des merveilles. Prends avec toi toutes les personnes que tu juges utiles. A partir de maintenant, c'est ta priorité.

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